Carnet de route

Bivouac au Mont Aiguille
Le 06/10/2012 par Antoine
8 participants pour cette nouvelle aventure : aller bivouaquer au Mont Aiguille.
Une course parmi tant d'autres pour certains, une grande première pour d'autres, les appréhensions sont diverses mais la motivation et l'envie animent bien chacun de nous. Départ du parking de la Richardière sous un beau soleil et montée dans le sous bois de la forêt domaniale de Chichilianne pour rejoindre le col de l'Aupet, au pied des falaises du Mont Aiguille. Déjeuner buccolique au col, histoire de prendre des forces et de s'alléger pour la montée, puis marche jusqu'au départ de la voie normale, sur le flanc ouest du monolithe. Nous partons avec le matériel de bivouac, bien que la nuit au sommet risque d'être compromise à cause de la météo pluvieuse prévue pour la nuit et le lendemain.
Au fur et à mesure de la progression, les reliefs écrasés que nous avions vu depuis le col se transforment sculptures rocheuses plus ou moins découpées et aériennes, offrant de superbes premiers plans sur la chaîne du Veymont qui s'étend sur tout l'horizon. Chaque cordée avance à son rythme, chemiant de vires en vires pour rejoindre un premier goulet ; remontée ensuite sur pan entourré de cheminées et de "tours" décollées ; vire de nouveau et arrivée au passge "des meules", puis faille finale pour rejoindre le plateau sommital, où la verticalité s'efface au profit d'une belle prairie.
17h passée, nous traversons le plateau pour rejoindre le sommet et comtempler l'horizon. Après une petite pause nous rejoignons le bord du plateau pour amorcer la descente. Le vent se lève déjà et nous préférons redescendre au sec pendant qu'il en est encore temps.
La première partie de la descente se fait en désescalade pour rejoindre le premier rappel. La pause d'une main courante permet à chacun de sécuriser sa descente. 19h30, nous équipons le premier rappel sous les dernières lueurs du jour, puis la descente se fait à la frontale pour rejoindre après deux ressauts un pierrier 35 m plus bas. Courte traversée par une vire pour arrivée ensuite au deuxième rappel. Celui-ci fait 45 m et fini par un surplomb dans une faille. Nous avons l'impression d'être des spéléologues, descendant dans l'obscurité d'un gouffre... En bas du rappel, le fond de la faille est rempli par un pierrier qui continue à descendre, passage par la "boite aux lettes" (pont minéral) puis la faille s'ouvre et l'on débouche sur le cône d'éboulis au pied des falaises. Il ne reste maintenant plus qu'à rejoindre le col de l'Aupet en serpentant dans le pierrier.
21h, après ce bel après midi, c'est l'heure d'installer notre camp, à l'abri du vent dans le sous bois. Et mes camarades ont pensés à tout pour fêter dignement mon anniversaire, un grand merci ! La veillée se prolonge ainsi, dans la bonne humeur et les éclats de rires, jusqu'à minuit passé. Différentes options ensuite pour passer la nuit : tente, tarp ou sursac, mais au final un seul résultat, un sommeil réparteur, bercé par le bruit de la pluie qui se met à tomber doucement.
Au petit matin (9h tout de même), la pluie s'est installée et le mont Aiguille s'est noyé dans un nuage de brouillard. Aucun regret de ne pas avoir dormi la haut, ce n'est que partie remise...