Carnet de route

Raid Mont Rose du 8 au 11 mai 2013

Le 08/05/2013 par ROSSETTI Magali

Partis pour atteindre les 4000 du Mont Rose par le versant italien, c'était sans compter la fermeture des remontées mécaniques ainsi que celle de la plupart des refuges côté Vallée d'Aoste. Donc repli sur le versant suisse. Ce sera l'occasion de découvrir la mythique ville de Zermatt. Tant pis pour le compte en banque! Après 4 jours de lecture de cartes, d'appels innombrables en italien, anglais ou allemand (vous avez intérêt à connaître au moins deux de ces langues pour vous faire comprendre là-bas!), on arrive donc à un projet plutôt sympa sur quatre jours du 8 au 12 mai. 
JOUR 1: mercredi 9 mai, objectif Breithorn. Après une montée par le téléphérique du Trockener Steg (2939m), on grimpe les quelques 380m restant pour atteindre le refuge de Théodule (CAI de Turin) où j'ai réservé la nuit du 8 mai. Nous ne serons pas déçus. Le gardien-guide de haute montagne Andréa nous réserve le plus chaleureux des accueils.. On allège les sacs au refuge pour s'attaquer ensuite au Klein Matterhorn (Petit Cervin) malheureusement accessible par téléphérique mais par chance fermé avant notre arrivée. Je m'offre un petit début de MAM et décide de renoncer 200m sous le sommet. Le temps se gâte et l'on se réfugie avec délice dans le refuge ouvert quelques jours à l'avance rien que pour nous! Cathy et Bernard montent un projet Cervin avec le guidos Andréa. Le cuistot nous prépare un repas digne des meilleures refuges italiens: minestrone maison ou pennes en entrée, daube de porc et purée de pommes de terre maison, tiramisu maison..... ça va ronfler dans les dortoirs. Une très bonne adresse à connaître donc dans ce sympathique refuge près du fameux col de Théodule, célèbre pour le nombre de courageux qui l'ont emprunté pour fuir le régime de Mussolini pendant la guerre.
Le vent se lève, le brouillard est là....mais la météo annoncée est bonne pour demain!
JOUR 2: Jeudi 10 mai, objectif Breithorn au GPS!
Lever 4h. Dehors c'est la tempête.... Départ 5h30.....quand le vent commence à pousser les nuages et à dégager quelque peu le ciel. Ce sera donc une ascension du type tempête polaire, visibilité zéro, froid glacial, nausée dans un paysage blanc, mais d'un blanc! avec de temps en temps une espèce de visibilité floue qui donne l'espoir de voir le relief....en vain.... Quel dommage!
L'idée de gravir le Pollux et de redescendre ensuite sur Zermatt par le col du Schwarztor et le glacier Schwarze Gletscher est abandonnée. Pas de slalom dans les séracs par ce temps! Redescente donc par les pistes où la météo est bien meilleure. Du Trockener Steg, on emprunte une piste fermée (repérée à la montée la veille) qui nous mènera au plus bas à skis dans une soupe infâme.... On arrive tout près de Furi. Pause pique-nique en bord de torrent. On plombe alors un peu plus les sacs en y ajoutant les skis devenus inutiles. Le chemin qui fait la liaison Furi/ Zermatt est splendide. La galère du portage de fin de saison en est presque oublié. Presque! La doyenne du groupe se déplace une vertèbre et Doum se voit contraint d'exercer une manip d'osthéo enseignée par notre ami Jean-Phi...et ça marche!
Direction le camping Alphubel ou camping de Täsch (encore une bonne adresse!) où l'accueil sera bien agréable et la douche chaude succulente! Petit resto sympa en soirée et rando nocturne avec Isa qui est déjà prête à escalader à nouveau les montagnes.
Les sommets seront donc restés bouchés toute la journée. Pas de regret. Le Breithorn par beau temps restera l'un de mes prochains projets...via le versant italien.

Vendredi et samedi : objectif ALPHUBEL. A suivre....

Suite de notre périple dans le Valais suisse.
J3: après une nuit au camping de Täsch sous une pluie torrentielle, on plie rapidement les tentes pour rejoindre notre nouveau point de départ pour l'ascension de l'Alphubel. La route est déneigée jusqu'à Täschalp, on gagne donc plus de 300m de dénivelé! La montée au refuge se fait sous une alternance de crachin et de neige humide. Certains chaussent avant le refuge, d'autres souhaitent garder les peaux sèches pour le lendemain.
L'accueil au refuge Täschhütte est malheureusement beaucoup moins chaleureux qu'au refuge Théodule...et oui! on a changé de versant! il ne faut pas l'oublier. Le refuge reste toutefois de très bonne qualité et le dîner est tout à fait correct. Ce ne sera pas le cas du p'tit déj! Bref, les dortoirs sont très spacieux et pourtant, tout le monde dort mal. La fatigue? L'appréhension du sommet du lendemain? 
J4: lever 4h. Départ un peu après 5h. c'est un peu le bazar dans le groupe. Nombreux sont ceux qui ont égaré quelque chose dans le méli mélo du matos brassé dans le hall.
On quitte rapidement le brouillard où baigne le refuge. Le soleil pointe au col Alphubeljoch que nous gagnons assez rapidement en traversant les pentes gavées de poudre tombée la veille. Le panorama est majestueux. On observe quelques larmes discrètes sur certains visages... La vue sur le massif du Mont Rose quitté la veille est féérique. Malheureusement, un nouveau MAM dans le groupe privera deux d'entre nous du sommet. La montagne est terrible...elle ne prévient pas. Même les plus aguerris ne sont pas à l'abri. Le reste du groupe poursuit donc sa route. Alphubeljoch: 9h15. La vue sur les pentes sommitales nous fait changer de monde. On entre dans le monde des séracs...L'itinéraire initialement prévu est modifié. L'idée d'éviter les séracs par la pente sud (bien raide, 45°?) est très vite oubliée. ça chauffe trop!
Le randonneur qui fait la trace opte pour la pente Est qui chemine entre deux belles barres de séracs. C'est l'itinéraire le plus rapide et le plus sûr. Toutes les cordées le suivent.
Le petit groupe arrive au sommet non sans quelques souffrances. Cathy a une belle ampoule mal placée et souffre le martyr. Certains voudraient faire une pause....Non! La pause se fera au sommet!
L'ambiance haute montagne est bien présente ici. On en prend plein les yeux. La vallée menant à Saas Fee est déchiquetée par les crevasses. L'Allalinhorn est impressionnant. Que de superlatifs pour décrire ces montagnes que si peu d'entre nous ont déjà parcourues! L'envie de revenir plus tard se fait ressentir. 
Mais l'heure tourne et il est temps de redescendre. La neige est trafolée jusque vers 3800m dans la pente Est sous le sommet. Ensuite, un champ de poudreuse s'offre à nous sur environ 800m. Paradisiaque et si rare en cette saison!
La suite est classique. Retour refuge. On charge les sacs. Descente jusqu'au parking. Retour maison...des images plein la tête...pour très longtemps encore.

 
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